Sexualité : comment lui redonner ses lettres de noblesse et être épanoui ?
Élevons la sexualité au rang d’art de vivre !
Sigmund Freud, principal théoricien de la psychanalyse, a placé la libido au cœur de la vie psychique. Le fameux “tout est sexuel” est un résumé simpliste de ses travaux, mais le désir sexuel est indubitablement un besoin physiologique. Indispensable au développement et à la vie de l’individu, capital pour la survie de l’espèce, Abraham Maslow l’a situé dans les fondamentaux de sa pyramide. Pourtant, la sexualité ne saurait être réduite à une simple pulsion. Loin des faits sordides dont les médias nous abreuvent, elle mérite de retrouver ses lettres de noblesse, car elle n’est ni un acte banal, ni une affaire de performances. Pourquoi ? Comment ? Sans cliché ni tabou, explorons ensemble les arcanes d’une vie sexuelle épanouissante !
Noble ou honteuse, une conception variable
L’acte sexuel à des fins de reproduction est pratiqué par l’ensemble du règne animal, l’Homme y compris. Toutefois, seule notre espèce le teinte d’érotisme. C’est celui-ci qui lui donne toute sa puissance psychique et fantasmagorique.
Il n’est pas question ici d’écrire en détail l’histoire de la sexualité, mais il faut savoir que les pratiques sexuelles et leur perception sociétale ont évolué au fil des siècles.
Pendant l’Antiquité chez les Romains et les Grecs, le sexe est un art de vivre plutôt lié au statut social, où la notion d’orientation sexuelle n’existe pas : il est décomplexé, souvent associé, à tort ou à raison, au terme orgiaque.
Au Moyen-âge, les maladies foisonnent sur les terres d’Europe, notamment la syphilis, le sexe est considéré comme sale et dangereux. Par ailleurs, les dieux païens ont laissé la place à la religion catholique et à un dogme patriarcal : la dimension érotisée disparaît sous la morale et les pressions. Les femmes sont soumises et l’amour a moins sa place dans les mariages que les raisons économiques ou politiques.
Quasi limitée à la procréation, la sexualité est codifiée et, au même titre que l’homosexualité, nombre de pratiques sont interdites et sévèrement punies.
À partir des années 1800, l’Église a moins d’influence sur les mœurs de la société et, peu à peu, la sexualité se voit moins opprimée.
La véritable révolution sexuelle a lieu grâce à l’émancipation des femmes et à leurs revendications. Au sortir de la guerre, elles gagnent le droit de vote, mai 68 leur donne accès à la libération sexuelle et au plaisir.
Si le féminisme et la contraception bouleversent les mentalités et le rapport à la sexualité des femmes, d’autres avancées ont depuis modifié l’accès à la connaissance et à la représentation du sexe, notamment l’arrivée d’Internet.
Il n’y a désormais plus qu’une seule forme de sexualité, mais des sexualités, dans lesquelles la recherche de plaisir est centrale.
Cette “démocratisation” a permis également l’acceptation des minorités sexuelles et des pratiques autrefois réprimées.
Cependant, peut-on dire qu’aujourd’hui tout le monde vit une vie sexuelle épanouie ?
Malheureusement non !
Apprivoiser une sexualité sans caricature
Banalisation, hypersexualisation, pornographie, que ce soit dans les médias, les réseaux sociaux ou sur le Web, tout concourt à associer le sexe à un phénomène, une tendance ou une pratique dénuée de valorisation. Or, cette approche conduit à une distorsion de la réalité réduisant le sexe à une affaire de testostérone ou de simple pulsion avec un bouton on/off. Il est désacralisé et devient un produit de consommation comme un autre.
Ces idées reçues engendrent une déconsidération de la sexualité, niant son rôle dans l’équilibre physique et psychique, son importance dans le développement personnel et dans la relation de couple.
Les conséquences sont multiples et peuvent conduire à des actes graves :
● troubles du désir,
● insatisfaction,
● dysfonctionnements,
● agressions sexuelles, déviances…
Or, pour qu’elle soit épanouissante, il convient d’aborder la sexualité autrement. Elle doit reprendre sa place et son sens tant dans la relation intime qu’au sein du rapport amoureux.
Respect, écoute et consentement, changeons de regard !
L’activité sexuelle peut connaître des hauts et des bas au cours d’une vie. C’est généralement à l’occasion de troubles que le questionnement commence, notamment au regard de la “normalité” en la matière.
Or, il n’y a pas de norme ! L’histoire de chacun est unique et cela vaut aussi en matière d’expérience, d’orientation, de désir ou de fantasmes sexuels.
La sexualité doit être avant tout une source d’harmonie, chose rendue possible dès lors que l’on connaît son corps, ses désirs et ses besoins. Cette gestion de son propre plaisir est l’acte 1 d’une sexualité radieuse.
Elle est aussi le ciment du couple. La communication, la confiance et la complicité sont essentielles pour parler le même langage de l’amour ! En la matière, il est capital d’écouter et d’accepter les demandes et les limites du partenaire :
● comprendre que son histoire peut avoir laissé des traces (violences, première relation sexuelle brutale…),
● que ses attentes, ses désirs ou ses zones érogènes puissent être différentes…
Savoir conjuguer ses envies avec celles de l’autre est assurément un laissez-passer vers la sensualité, le plaisir à deux et une intimité sans tabou. Dans faire l’amour, il y a le mot amour, qui signifie vouloir le bien de l’autre. Faire l’amour, c’est une recherche de satisfaction à deux !
Il est primordial, car ces notions permettent de réellement prendre en compte les valeurs ou les croyances limitantes de l’autre, de :
● valoriser l’éducation sexuelle et d’y adjoindre les notions de respect mutuel, de bienveillance et de consentement,
● de promouvoir l’apprentissage de la gestion des émotions, celles-ci étant aux commandes de nos comportements et réactions.
Si vous rencontrez des difficultés telles qu’absence de désir, anorgasmie, panne ou tout autre troubles sexuels, qui entraînent une mésestime ou des difficultés de couple, ne restez pas seul(e) ! Ces problèmes trouvent généralement leur source dans un déséquilibre psychologique ou émotionnel, voire dans un traumatisme.
Un sexothérapeute peut vous aider à retrouver le désir et une vie affective et sexuelle satisfaisante.
Vous l’avez compris, le sexe ce n’est pas du cinéma ! Exit le culte de la performance ou celui de la perfection : il convient d’être respectueux, spontané et authentique. Seule cette prise de conscience peut réhabiliter la sexualité et lui donner la place qu’elle mérite, celle d’un facteur noble de la vie.
