Développement personnel, perte de confiance ou d'estime, mauvaise communication à Besançon

David pyon Psychopraticien & Coach à Besançon

Le harcèlement, l’ennemi public aux multiples visages !


Le harcèlement, un fléau polymorphe

À l’origine d’affaires sordides et de dossiers de justice très médiatisés, le harcèlement apparaît depuis quelques années comme un véritable phénomène de société. Les brimades et agissements répétés de certains individus, basés sur la domination et l’intimidation, peuvent transformer l’école, le travail, l’espace public et même le web, en chemin de croix pour leurs victimes. Quels sont les faits constitutifs de ces persécutions morales, physiques ou à connotation sexuelle et que risquent les agresseurs ? La répression est-elle la seule arme pour lutter contre ces malveillances ?

Qu’est-ce que le harcèlement ?

Injures, menaces, humiliations, bousculades, agressions, il revêt différentes formes de maltraitances réitérées. Le harceleur est fréquemment une personne de l’entourage : élève du même établissement, collègue, supérieur hiérarchique, voisin, conjoint…

Le lieu où il se passe définit le type de harcèlement : au travail, à l’école, dans les lieux publics ou en ligne.

Il est souvent désigné par la nature des faits : harcèlement moral ou sexuel, et peut toucher à tout âge de la vie les femmes et les hommes.

Du stress au suicide, des conséquences dramatiques

Si la peur ou l’appréhension semblent évidentes, ces actes négatifs entraînent une détresse psychologique et physique :

●      mal-être, anxiété, dépression,

●      perte de l’estime de soi, manque d’assurance,

●      problèmes de sommeil, troubles alimentaires,

●      isolement, sentiment d'insécurité, 

●      maux de tête, de ventre,

●      blessures lorsqu’il y a des coups,

et le risque, dans les cas les plus extrêmes, d’une conduite suicidaire.

 

Le retentissement sur la scolarité, la carrière professionnelle ou la vie sociale est grand, raison pour laquelle divers acteurs, dont les pouvoirs publics, ont décidé d’agir !

Un délit sous toutes ses formes

Dommageable, commis avec l’intention de nuire, source de souffrances et de pathologies, le harcèlement est un délit réprimé par la loi.

Jugé au tribunal correctionnel, il peut être sanctionné par une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans et par une amende pouvant aller jusqu’à 45 000 € en présence de circonstances aggravantes (minorité, vulnérabilité, handicap…).

Définition du harcèlement moral

Il est caractérisé par des paroles vexatoires, injurieuses, par des médisances et/ou des faits et gestes qui visent à dégrader, à discréditer et à isoler une personne.

Ces pratiques systématiques abusives portent atteinte à l’intégrité psychique et physique ainsi qu’à la vie sociale, personnelle et professionnelle de la personne visée.

Qualification du harcèlement sexuel

Fondé sur la récurrence, souvent exercé dans un cadre intimidant, il peut être verbal ou physique : mots inappropriés, blagues obscènes, allusions vulgaires sur le corps ou la tenue, comportements à connotation sexuelle ou sexiste, discriminations en raison de l’orientation sexuelle, il peut même aller jusqu’aux attouchements.

Des pressions pour obtenir un acte de nature sexuelle, par exemple en contrepartie d’un logement ou d’un emploi, sont assimilées à cette forme de harcèlement.

 

Attention, en cas de contact physique, il s’agit d’une agression sexuelle, voire d’un viol. Ces violences sexuelles sont passibles de sanctions plus graves.

 

Si les faits sont qualifiés par l’une ou l’autre de ces définitions, le harcèlement porte généralement le nom du lieu où il est commis.

Le harcèlement scolaire ou bullying

Emprunté à l’anglais, le terme bully désigne une personne qui intimide les autres.

Le milieu scolaire est régulièrement le théâtre de mauvais traitements : mise à l’écart, paroles grossières, moqueries, sévices, bizutage, coups.

D’après les résultats d’un sondage de 2023 réalisé en auto-évaluation, 5 % des élèves du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont concernés par une forme de violence psychologique ou physique intentionnelle commise par un ou plusieurs élèves, voire par un enseignant.

L’impact émotionnel est particulièrement important pour les enfants et leur équilibre psychologique peut rester très fragilisé. On parle principalement du risque de décrochage scolaire ou de phobie scolaire, mais si le ou les agresseurs poursuivent leur travail de sape via les réseaux sociaux, les rumeurs et diffamations peuvent occasionner des issues particulièrement graves.

 

Témoin ou victime, il est impératif de ne pas agir seul et d’avertir une personne de confiance, l’équipe éducative ou d’appeler le 3018, un numéro dédié au harcèlement à l’école ou en ligne.

Le harcèlement au travail

Critiques, remarques sur les tâches effectuées ou sur la tenue vestimentaire, injonctions contraires, pressions, mise au placard, humiliations, manque de respect, les comportements inappropriés sont nombreux sur le lieu de travail.

Les salariés et les cadres admettent avoir du mal à identifier toutes les situations qui relèvent de cette qualification d’atteintes aux droits et à la dignité, pourtant plus d’un salarié sur 3 a déjà été victime d’un harcèlement moral ou sexuel.

 

Cette dégradation des conditions de travail pèse lourd du point de vue économique et sur la santé puisque 2 dépressions sur 10 sont directement imputables au stress professionnel

 

La prévention est de mise dans de nombreuses entreprises et les représentants du personnel sont vigilants quant au traitement de ces risques psychosociaux, notamment à travers les CHSCT.

Lorsque l'employeur a connaissance d’une situation susceptible d’altérer la santé physique ou mentale ou de compromettre l’avenir d’un collaborateur, il a l’obligation de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour y mettre un terme.

Le harcèlement de rue

Sifflements, commentaires, si comme le chante Alain Souchon : “rétines et pupilles, les garçons ont les yeux qui brillent…”, le harcèlement dans l’espace public ou semi-public est interdit !

Par l’absence d’envie mutuelle de séduction, il ne relève en rien de la “drague” comme s’en défendent les harceleurs, mais il transforme la rue, les bars ou les transports en lieux inhospitaliers, surtout lorsque les propos dégénèrent en insultes.

 

Les femmes sont majoritairement concernées, mais il frappe aussi les personnes en raison de leur orientation sexuelle, de leur look de leur couleur de peau ou de leur situation de handicap. Le sentiment d’insécurité qui en découle entrave la liberté de mouvement ou de s’habiller selon son bon vouloir.

L’infraction d’outrage sexiste sanctionne les “propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui portent atteinte à la dignité par leur caractère dégradant ou humiliant et créent une situation intimidante, hostile ou offensante”. 

À la clef : une contravention de 4e classe d’un montant de 750 €, portée à 1 500 € en cas de facteurs aggravants : minorité, vulnérabilité, violences commises en réunion ou en raison de l’orientation sexuelle…

Le cyberharcèlement

Le temps du harcèlement téléphonique serait-il révolu ? Les nouveaux modes de communication ont déplacé les violences sur la toile !

Cette forme comprend les offenses, les menaces, les propos diffamatoires et les atteintes à la vie privée, notamment par la diffusion de contenus personnels, propagés via les emails, les réseaux sociaux, les messageries Web, les forums et les sites de jeux.

Il touche toutes les tranches d’âge et son impact est grand, car l’exposition au vu et au su de tous accroît le stress ressenti.

 

Il est possible de demander la suppression du contenu illégal aux hébergeurs et de faire un signalement aux forces de l'ordre ou via le site Pharos. Ces acteurs ont le droit et les moyens de signaler les faits aux autorités compétentes.

Les peines varient selon le type de harcèlement et l’âge des protagonistes. Le responsable encourt de 2 à 10 ans de prison et de 30 000 à 150 000 € d’amende et peut par ailleurs être banni des réseaux où il a sévi.

Des peines spécifiques s’appliquent si l’auteur des faits est mineur.

Le harcèlement physique ou stalking

Stalking signifie traquer… Tout est dit, ou presque ! Cette forme est moins courante que les autres, mais ses effets n’en sont pas moins délétères !

Le harceleur ne recule devant rien pour entrer en contact avec sa victime, et cette quête obsessionnelle l’amène à la suivre, à l’épier voire à la menacer ou l’attaquer physiquement.

S’installe chez celle-ci une peur persistante et grandissante au fur et à mesure des intrusions, car il n’y a aucune limite.

Quel que soit l’endroit où il s’exerce (travail, espace public…), il est bien évidemment répréhensible : la peine est celle d’un harcèlement moral.

En cas de violence corporelle ou sexuelle, la sanction est plus grave.

Témoigner, aider et accompagner

Pour faire cesser les nuisances, il ne faut pas hésiter à :

●      appeler les numéros de téléphone dédiés,

●      saisir d'éventuels correspondants formés pour l’écoute, le soutien et les conseils,

●      consulter le site mis en place par le gouvernement arrêtons les violences ou bien encore celui de France Victimes.

 

Dans tous les cas, il est conseillé d’en parler autour de soi, aux professeurs, aux collègues, aux proches et de recueillir chaque fois que possible des témoignages.

Le dépôt de plainte s’effectue auprès du procureur, de la police ou de la gendarmerie.

 

Le volet médical ne doit pas être négligé, même en l’absence de blessure corporelle. La souffrance morale doit être accompagnée par un professionnel afin de l’apaiser au plus vite et de ne pas laisser des schémas limitants s'inscrire dans l’inconscient.

Certaines thérapies, comme l’EMDR permettent une gestion rapide et efficace des troubles post-traumatiques, toujours préjudiciables à la vie personnelle, professionnelle et sociale.

Prévenir et éduquer plutôt que sévir ?

Sanctionner ces persécutions est bien évidemment indispensable puisque cela permet à l’auteur de prendre la mesure de ses actes et à la victime de se sentir reconnue et réparée.

Cependant, comme dans tout autre domaine, la prévention a un rôle crucial à jouer.

Le but est de sensibiliser et de mettre les mots justes sur ces pratiques. Il est par exemple important de savoir où s’arrête la blague et quand commence la maltraitance.

Cet éveil des consciences permet ensuite à chacun de pouvoir :

●      évaluer son attitude,

●      apprécier le comportement des autres,

●      intervenir ou témoigner dans une situation qu’il juge anormale.

 

Concernant les violences faites aux femmes, il est souvent question de la posture masculine et des méthodes à déployer pour favoriser un changement sociétal.

La promotion du respect ne repose-t-elle que sur la seule éducation donnée par les parents ? Les cours de morale doivent-ils revenir à l’école ?

Il ne paraît pas farfelu de penser que d’autres apprentissages peuvent avoir des effets positifs comme :

●      développer l’intelligence émotionnelle,

●      apprendre la communication non violente,

●      savoir poser ses limites et s’autoriser à dire non

 

Comme toute violence psychologique, le harcèlement tue ! Pour gagner ce pari de la lutte et créer un environnement serein, garant des droits de tous, il est impératif que chacun d’entre nous s’implique. Seule une évolution collective peut faire changer durablement les choses.

Faire souffrir ses semblables ou leur nuire n’est pas un jeu. Alors, dénonçons certes, mais communiquons, expliquons et éduquons !


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