La maltraitance psychologique, véritable plaie de l’âme
Il n’y a pas que les coups de poing qui laissent des bleus et des bosses. La violence morale occupe une place à part entière dans la liste des mauvais traitements reconnus et réprimés. Celle-ci touche majoritairement les femmes et les enfants dans le milieu intrafamilial, mais elle s’exprime également au travail et à l’école. Pour recevoir régulièrement des victimes d’abus émotionnels et de harcèlement, je vous explique ce qui caractérise la violence psychologique, quelles sont ses conséquences et comment se reconstruire après ce type de psychotraumatisme.
Définition de la violence psychologique
Les sévices physiques laissent des traces sur le corps, comme autant de preuves tangibles lorsque la victime consulte un médecin et dépose plainte.
La maltraitance verbale est plus insidieuse. Elle se caractérise par des paroles ou des comportements moralement blessants, méchants et malveillants.
Cette violence émotionnelle, ou violence morale, revêt différentes formes :
- attaques verbales,
- colères,
- menaces,
- insultes,
- intimidation,
- critique constante, dénigrement,
- chantage,
- humiliation en privé ou en public,
- isolement,
- négligence,
- manipulation,
- contrôle du téléphone, des messages, appels incessants,
- ordres contradictoires…
La liste n’est pas exhaustive. Dans certains cas, s’ajoutent aussi la violence économique, des pressions sexuelles…
Ces atteintes répétées créent un stress préjudiciable à la santé de la victime.
Au sein du couple, les femmes sont plus concernées par la domination de leur conjoint. La relation dérape souvent lorsque les deux personnes commencent la vie commune.
Possession, contrôle, tout est soigneusement décortiqué, réglementé, critiqué : les sorties (familiales comme amicales), les achats, les tenues vestimentaires…
Le moindre refus déclenche une tempête de reproches, des tentatives de chantage, d’intimidation ou des menaces.
Dans le cadre familial, les persécutions peuvent également être commises envers les enfants.
Au travail, elle est le plus souvent le fait d’un supérieur hiérarchique. L'infantilisation et l’humiliation sont monnaie courante.
À l'école, le harcèlement scolaire touche indifféremment les garçons et les filles, mis au banc par un groupe d’enfants, même si tous n’ont pas un rôle actif.
La personne violente, elle-même en souffrance, ne supporte ni le désaccord, ni la frustration. Elle est incapable de fonctionner dans un schéma social sain et équilibré. Elle exerce son emprise comme mécanisme relationnel pour contrôler les autres ou les rabaisser. Cette attitude peut être le fruit d’un héritage transgénérationnel, à l’image de celui vécu comme modèle dans l’enfance.
La violence mentale, un délit aux yeux de la loi
Le code pénal réprime ces faits, rassemblés sous le terme de harcèlement.
Les risques encourus diffèrent selon qu’ils sont commis au foyer, au travail ou à l’école.
Ces infractions sont définies comme : “Le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de vie ou de travail, susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir […]”
Les peines varient selon :
- le profil de l’agresseur : conjoint, ex-conjoint, parent, employeur…
- la victime : mineure ou non, personne vulnérable…
- les suites : les faits ont-ils entraîné des interruptions de travail, une tentative de suicide…
- l’établissement des faits : ont-ils été commis via les réseaux sociaux, par mail, devant témoins…
Elle est reconnue comme violence conjugale, au même titre que la violence physique ou la violence sexuelle, que la victime soit un homme ou une femme.
Les répercussions de la violence morale
Reconnaître les signes d’une relation toxique est primordial. Généralement, les victimes de ces abus ne les considèrent pas sous l’angle de la violence, car ils s'installent lentement, sournoisement. Le harcèlement est un long travail de sape aux effets dévastateurs et traumatisants sur le long terme.
Le stress qu’il induit est source de dysfonctionnements qui peuvent évoluer jusqu'à la maladie chronique. La perte de l’amour de soi n’est que la partie émergée de l’iceberg, car les effets d’un tel climat d’insécurité s’expriment aussi par des symptômes divers :
- crises d’angoisse, dépression,
- hypervigilance,
- troubles du sommeil et de la concentration,
- troubles alimentaires,
- addictions diverses…
Tout l’organisme souffre, jusqu’à l’affaiblissement du système immunitaire.
Le suicide n’est pas le seul risque puisque le lien avec les maladies cardio-vasculaires et le cancer est établi dans les cas de stress post-traumatique.
Il est urgent d’agir et de devancer les idées suicidaires voire le passage à l’acte.
Toutefois, la prise de conscience peut prendre du temps, car le plus souvent, la victime se sent responsable et culpabilise, dans le déni le plus absolu de cette maltraitance. La manipulation est telle qu’elle a même le sentiment de mériter ces comportements.
Et peu à peu, les maux apparaissent.
La tristesse et les syndromes anxieux deviennent prégnants et la victime éprouve un mélange diffus de honte et d’impuissance, parfois même de peur.
Sortir de ce cycle infernal n’est pas facile, car cela demande en premier lieu d’accepter l’idée que cette relation est malsaine. L’entourage proche est en général le point de départ de cette réflexion.
Dénoncer (et quitter !) son agresseur est la meilleure solution. Son attitude oscille alors entre l’agressivité et la déstabilisation. Il tente de se disculper en inversant les rôles ou joue la carte sensible avec de faux-remords pour placer la victime dans un ascenseur émotionnel.
Dès lors, un accompagnement psychologique est important jusqu’à la reconstruction. Car il est bien question ici de se reconstruire après une longue spirale de doutes et de confusion, de dévalorisation de soi et de souffrances psychologiques.
La thérapie holistique pour apaiser les impacts du stress
Un professionnel de santé, tel un psychopraticien, connaît tous les engrenages de la violence, et toutes ses conséquences sur le corps et l’esprit.
Il est impératif d’avoir une approche holistique qui prend en compte l’intégralité de la personne, son environnement et son histoire.
Différents outils thérapeutiques, comme l’EMDR ou la PNL donnent de très bons résultats sur ce type de traumatisme. Ils permettent de se libérer rapidement des blessures liées au rejet, au chagrin ou à la terreur.
La verbalisation de la souffrance auprès du thérapeute aide à prendre conscience des états émotionnels que les mots ont déclenchés. Et, s’il est fondamental d’apaiser, il est impératif aussi d’apprendre à s’affirmer, à poser des limites et à savoir dire non.
Un volet important de la reconstruction passe donc par l’apprentissage de la communication non violente (CNV), car savoir s’affirmer avec bienveillance mais fermeté est une clé essentielle pour limiter les conflits liés aux interactions verbales. Et cela s’apprend à tout âge !
Un accompagnement global apporte une bonne compréhension des rouages internes qui ont conduit à cette relation destructrice. Par ailleurs, les enfants témoins de cette violence psychologique sont moins susceptibles de la reproduire à l’âge adulte si le cercle vicieux est brisé. Une bonne raison d’oser franchir le pas !
Dans un cadre sécurisant et avec une écoute bienveillante, retrouver l’estime et la confiance rouvre les portes à une vie épanouie.
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