Comprendre l’amnésie traumatique, du choc à la résilience
Cauchemars, peurs inexplicables, sentiment confus de mal-être… Et si l’explication de ces troubles était une amnésie traumatique dissociative ? Ce mécanisme neurobiologique protège une victime d’événements traumatisants, mais ne laisse pas pour autant la place nette. Quelques mois, quelques années, voire quelques décennies plus tard, le stress est toujours là, masqué, inconscient, mais bel et bien présent. Savoir identifier ce syndrome est primordial pour apporter de l’aide aux victimes. La thérapie permet alors à la mémoire d’évacuer le choc émotionnel et de trouver le chemin de la résilience pour apaiser les maux du corps et de l’âme.
Qu’est-ce que l’amnésie traumatique dissociative ?
Pour bien comprendre l’amnésie traumatique, il est nécessaire de se pencher sur le fonctionnement du cerveau.
À l’intérieur des lobes temporaux, se trouve une partie appelée l’hippocampe qui gère la mémoire. Elle est responsable de nos comportements et induit des réactions en fonction du vécu, des apprentissages et de l’état émotionnel.
Située vers l’hippocampe, l’amygdale cérébrale est un noyau en charge de la gestion de ces émotions et plus particulièrement de la peur et du stress extrême.
Lors d’un événement traumatisant ou épouvantable, lorsque la survie est en jeu, c’est elle qui joue le rôle d’alarme et qui active le mode on/off, l’état de sidération.
Le risque vital est réel lorsqu’une personne est exposée à une situation de stress exceptionnelle. La production massive de cortisol et d’adrénaline peut entraîner un arrêt cardiaque ou des atteintes neurologiques.
Alors, par instinct de protection primaire, le cerveau disjoncte pour endormir la réponse émotionnelle. L’amygdale cérébrale, déconnectée du cortex, inhibe l’information et entraîne l’état de dissociation traumatique. Le choc reste non-conscient car il n’est pas traité par l'hippocampe.
Être témoin d’une scène traumatisante peut également déclencher ce mécanisme neuropsychologique.
Les causes de traumatismes psychiques
Véritable point de rupture dans la vie, un traumatisme induit une charge émotionnelle forte aux effets néfastes et durables. Il y a un avant et un après.
Il a été démontré que l’amnésie, totale ou partielle, est la conséquence d’une intrusion ou fracture psychique qui oblige la psychée à se protéger.
Les premiers sujets d’étude furent les vétérans de guerre, revenus profondément traumatisés, incapables de décrire ce qu’ils avaient vécu, mais souffrant d’un état de stress aigu.
Ce trouble touche également dans de très fortes proportions les victimes d’abus sexuels, principalement d’inceste ou de maltraitance intrafamiliale. Cette réaction physiologique est la seule alternative pour les jeunes enfants de faire face au manque de protection extérieure, à la répétition des faits et à la proximité de l’agresseur.
Cette anesthésie émotionnelle entraîne l’incapacité de se souvenir de pans entiers de l’existence, avec un sentiment de perte de repères préjudiciable à la santé mentale et physique.
Outre la guerre et les traumatismes de l’enfance, un attentat, un accident, un deuil violent, une agression sont autant de situations qui peuvent engendrer cet état de dissociation.
Bien qu’il soit mieux connu de nos jours, il engendre de nombreux troubles qui doivent alerter.
Symptomatologie de l’amnésie traumatique dissociative
Schématiquement, nos méninges ont mis de côté l’information, mais ne l'ont pas traitée. La mémoire traumatique est bloquée et les émotions négatives attachées à ce souvenir sont vives. Ce stress post-traumatique a des répercussions sur la vie personnelle, sociale, voire professionnelle, car le cortex met en place des phénomènes d’évitement pour ne pas se retrouver en situation d’insécurité et d’angoisse.
Ces stratégies inconscientes entraînent :
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une hypervigilance,
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des troubles de l’attention et de la concentration,
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des peurs inexpliquées, des crises d’angoisse,
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des phobies,
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des douleurs chroniques,
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des troubles du sommeil et une fatigue permanente,
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des comportements alimentaires compulsifs,
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un manque d’estime et de confiance en soi,
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une conduite à risque, des addictions…
Le plus souvent, l’incompréhension domine face à ces maux. La personne qui souffre ne fait pas le lien puisqu’elle n’a pas de souvenirs.
Quand la mémoire revient
Après une période de latence plus ou moins longue, il suffit parfois de stimuli pour que la mémoire se réveille, souvent par bribes. Un lieu, une odeur, une musique, une scène de film peuvent raviver la douleur, au même titre qu’une émotion forte. Dans le cas de violences sexuelles, le facteur déclenchant peut être la période où la victime s’émancipe ou donne naissance à un enfant…
Les souvenirs remontent à la surface : sensation diffuse de mal-être, flashbacks, cauchemars et peuvent occasionner des douleurs insupportables, des attaques de panique, des hallucinations…
La personne en détresse ne comprend pas ce qui lui arrive, et parfois sombre dans un état dépressif.
Mais le retour de la mémoire peut être brutal et devenir une urgence médicale, avec le risque d’un nouveau bug psychologique. En effet, le cerveau n’ayant jamais fait le travail d’archivage, la personne revit la scène avec une perception sensorielle de la même intensité, avec la même vulnérabilité.
Il faut alors toute l’expertise d’un professionnel spécialement formé pour interpréter ces maux qui peuvent être l’expression d’une amnésie traumatique.
La thérapie au chevet de la mémoire
Il convient de soulager rapidement l’impact traumatique. Différents outils thérapeutiques ont fait leurs preuves, parmi lesquels l’hypnose, les TCC et bien sûr, l’EMDR, la thérapie du stress post-traumatique.
Dans un cadre sécurisant, le praticien accompagne le consultant avec des protocoles dûment établis et des mouvements oculaires pour que le cerveau traite les faits qui lui reviennent.
Cette thérapie libératrice est le premier pas vers une vie apaisée.
Psychopraticien depuis une quinzaine d’années, j’ai une approche holistique, une approche globale de chaque individu qui prend en compte tous les systèmes(émotionnel, psychologique, physique, énergétique et spirituel) .
Je sais que les maux du corps sont indissociables de ceux de l’esprit. Particulièrement sensibilisé à la question des violences sexuelles, j’épaule régulièrement des personnes qui viennent pour un motif tout autre. Dans le déni, elles supportent des blessures psychologiques responsables de maux divers.
Dans le cadre d’une alliance thérapeutique en confiance, elles parviennent à se libérer de leur souffrance et de la somatisation en quelques séances.
La résilience est le plus beau des cadeaux à faire à votre corps pour embrasser une vie sereine et épanouie !
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